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]]>L’article 30 Bonnes raisons de ne pas sortir avec un Medieviste est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>Evidemment, il faut prendre cet article au second voire même au troisième degré, mais il faut bien comprendre que ces gens là sont plutôt “bizarres”, avec des moeurs “étranges” et qui au quotidien, vous affecteront. Un(e) médiéviste est une personne passionnée, qui vit 24h/24 au Moyen Age… sortir avec un Medieviste:
– Dites vous bien déjà que la plupart de ses weekends sont pris par des Fêtes à la saucisse, Rassemblements, Off, Tournois…
– S’il a un weekend ou une soirée de libre, c’est séance bricolage !!! (eh oui il pourrira toutes ses fringues-en attendant l’étagère de la cuisine est toujours pas réparée…)
– Pour une fois, il a rien de prévu: “Chéri, on fait une sortie?” -Réponse: “Ah oui, y a pas un château à visiter dans le coin?”. Eh oui, le médiéviste a décidé de visiter tous les Châteaux de France…
– Les sujets de discussion tourneront toujours autour de l’Histoire, et essentiellement le Moyen Age (documentez-vous!!!)
– Soirée tranquille sur le canapé; évitez de lui proposer des films, car ses choix se porteront bien souvent vers un film historique… (Inutile de préciser la période), imposez lui tout de suite vos types de films préférés, faute de quoi, il va pourrir votre soirée; son sens de la critique est très développé sur le sujet.
– Votre appartement de 100M2 se transformera bientôt en un studio de 30m2; chaque centimètre d’espace libre sera optimisé pour entasser tout un tas de choses inutiles.
– ERRATUM: ne dites jamais “inutiles”… pensez le très fort, mais surtout ne dîtes rien…
– Il dépensera plus facilement 500 dans une épée ou une pièce d’armure, que dans un sac à main pour vous
– Vous aimeriez changer de voiture? un petit coupé? Meuh non voyons! Un utilitaire ou un break. avec barres de toit et remorque siouplait! (proposé par Pauline Massin)
– Si vous avez des enfants, sachez qu’il fera tout pour les “convertir”. Le ou la médiéviste est déjà un grand enfant.
– Attendez vous vous aussi à de multiples tentatives de “conversion”. Il usera de tous les artifices et subterfuges pour vous faire plonger… “Mais si, regarde, je te couds ta robe, t’inquiète pas tu verras c’est sympa…”
– Premier conseil, soyez sportif(ve); il vous faudra charger et décharger des tonnes de matériel inutile, et monter des tentes de 4 mètres de haut, lourdes comme des ânes, sous un soleil de plomb, ou sous la pluie…
– En ce jour de soleil de plomb vous vous feriez bien une petite salade de tomate mozzarella huile d’olive dans une petite assiette ! Et bien loupé ce midi c’est ragoût de porc (proposé par Lea Naquin)
– Deuxième conseil; ne vous offusquez pas, car il passera la majeure partie de son temps à discuter à droite à gauche de choses qui vous sembleront parfois peu compréhensibles mais aussi offrir ou se faire des verres (oui, il faut avoir un bon foie tout de même)
– C’est le seul milieu où vous verrez des hommes parler chiffons, mais aussi de choix des tissus avec fidelité historique oblige (proposé par Valérie Bouchet)
– Troisième conseil; n’allez surtout pas vous promener au moment où il va devoir s’équiper militairement, car il compte VRAIMENT sur vous. (De vrais gosses qui ne s’habillent même pas tous seuls)
– C’est la Bagarre; oui, vous avez tout à fait raison parce que ces gens là sont complètement marteau… ils se tapent dessus (et pour de vrai en plus) avec des épées, des haches, des masses… c’est aussi ça de sortir avec un Medieviste !
– Ne soyez pas surpris(e); il sera fier d’exhiber ses bleus et bobos… non pardon, ses “blessures de guerre”!!!
– Les médievistes comparent toujours la taille de leur … épée (proposé par Tyzone Tenzukyo)
– Tout comme l’habillement, soyez présent(e) pour le deséquipement; il est entièrement mouillé? il n’est pas allé prendre un bain dans la rivière, mais j’espère que vous aimez l’équitation car votre ami(e) sent vraiment le vieux poney, et vous allez devoir le déharnacher…
– Pas de douche sur le campement… Qu’importe, il se lavera en rentrant à la maison. (dans 2 jours…) c’est ça de sortir avec un Medieviste !
– Rangez bien vos téléphones, bijoux, montres etc… vous risqueriez d’être non seulement foudroyée sur place s’il s’en aperçoit, mais aussi détestée par ses copains…
– il ne faut pas avoir peur de la météo, s’adapter aux lieux et aux gens; un retour à la nature, sans vos artifices modernes (proposé par Yvan Douniau)
– Vous n’aviez jamais dormi sur la paille? Certes ce n’est pas aussi confortable qu’on pourrait le croire… Mais après une veillée au coin du feu interminable et bien arrosée, en définitive vous aussi vous verrez que ne sentirez plus rien
– De retour le dimanche soir, devoir vider le véhicule de tout le matos ,le jeter en vrac dans le salon (vu l’heure tardive) transformé en champ de bataille… Sans oublier de rempiler le lundi matin à l’aube en ayant besoin d’un palan pour se sortir du lit, avec tous les os en miettes pendant deux jours (proposé par Frater Jean)
– Vous découvrez chez vous la tonne de vaisselle en retard, le ménage… euh quand on aura le temps après avoir cousu la dernière tenue… La lessive hum… après les chemises med hein! (proposé par Séverine Watiez)
– En bref vous faites partie de ce cercle de gens étranges qui semblent complètements fous… Et vous aimez ça! c’est ça de sortir avec un Medieviste !
– A présent en fait lorsque vous serez invités chez vos amis, ceux ci vous lanceront “ah? toi aussi tu fais CA?”, accompagné du même regard surpris et moqueur que vous portiez aux reconstituteurs auparavant.
– Désormais vous aussi vous verserez une petite larme émue hors saison lorsque vous tomberez sur un brin de paille (proposé par Jehanne Des Deux Châteaux ). Sachez que vous retrouverez sans cesse de la paille chez vous 😉
Vous avez découvert cet univers qui vous semblait complètement fou, eh oui, sortir avec un Medieviste c’est ça. Mais vous vous êtes rendu compte qu’il est rempli de personnes profondément passionnées au un sens de l’amitié très développé mais aussi avec un cœur en or massif.
Nota: Cet article est évolutif et vous pouvez nous proposer des éléments auxquels nous n’aurions pas pensé 🙂 Merci aux personnes qui nous ont déjà fait part de leur expérience
Crédit Photo: Gsen Photography – Compagnies Les Ours Malandrins, de Fil en Épée et La Grant Compaigne
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]]>L’article La Bataille de Visby est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>La Bataille de Visby – Sur l’île de Gotland (à l’est de la Suède), le 27 juillet 1361, une armée sous équipée et mal entraînée allait défendre sa ville et sa terre contre l’invasion d’un corps expéditionnaire mené par le roi du Danemark. Fait rarissime, les traces du massacre qui allait suivre sont parvenues jusqu’à nous, le site de la bataille ayant fait l’objet de fouilles au début du siècle.
Si les sources contemporaines nous ont laissé peu de choses sur le déroulement de l’affrontement à la bataille de Visby, on sait cependant qu’il se solda par la défaite et le massacre des Suédois. Mais le caractère unique de cette bataille ne réside pas là. Après tout, la clémence, dans les conflits médiévaux, ne concernait que les puissants et la piétaille payait souvent au prix fort les conséquences de la défaite. À ce titre, la bataille de Visby n’en est qu’une des nombreuses illustrations. Son caractère unique vient du fait que sont parvenus jusqu’à nous les charniers, les sépultures des combattants, enterrés hâtivement à l’orée de la ville (près de 1200 corps, répartis sur plusieurs fosses). Fait plus rare encore, les habitants de Visby n’ont pas pris la peine de dépouiller certains corps (illustration 1) et les ont enterrés avec ce qu’ils avaient sur eux (illustration 2).
Parmi les nombreux artefacts mis au jour lors des fouilles de la bataille de Visby, les éléments d’armures sont sans doute les plus intéressants car les plus rares. Aucun casque, bouclier ou arme de guerre (si l’on excepte les fers de traits) ne fut retrouvé.
Ces découvertes permirent non seulement d’établir un parallèle entre des armures de la seconde moitié du xive siècle (trouvées en contexte, c’est-à-dire en condition de fouille) et certaines enluminures contemporaines mais également d’apporter, dans une certaine mesure, un nouvel éclairage sur ce que nous disent les textes.
Enfin, la découverte de ces charniers a offert pour la première fois la possibilité de voir de visu les effets (du moins, certains d’entre eux) des armes sur les combattants médiévaux.
Nous aborderons dans un premier temps la question des armures, des armes, puis des rapprochements que l’on peut faire avec quelques manuscrits contemporains avant de terminer par quelques données et considérations sur l’efficacité des armes médiévales.
Sur au moins 1185 combattants inhumés, une vingtaine d’armures ont été retrouvées (et certaines reconstituées, illustration 3) de la bataille de Visby.
Reconstitution d’une armure à la bataille de Visby (ill.3)
Bengt THORDEMAN, Armour from the Battle of Wisby, 1361, Hardcover, Chivalry Bookshelf, 2001, p. 219.
Même si les armures retrouvées à la bataille de Visby appartiennent toutes (à l’exception d’une seule) à la famille des « cottes de plaques », c’est-à-dire constituées de plaques de métal rivées à un support de cuir ou de tissu, elles diffèrent dans leur mode de construction. En fait, pas un modèle n’a été construit de manière identique. On retrouvera cette diversité de confection pour les cottes de mailles et les gantelets.
Des plates métalliques recouvrant les membres, peu de traces. Si quelques-unes furent bien retrouvées, aucune de type grèves ou canons ne fut mise au jour.
Outre les armures, on retrouva de nombreux camails (185, dans quatre cas, les camails furent retrouvés associés à un squelette en armure) et une quinzaine d’haubergeons (chemise de maille, plus courte que le haubert, et couvrant le torse et les bras), souvent très altérés.
Des gantelets furent également mis au jour. Assez bien conservées, les plaques qui les composent sont de structure étonnamment fine : ces gantelets devaient être d’une protection toute relative face à un coup direct.
Mais toutes les protections n’étaient pas en métal. Ainsi, le gambison était un veston rembourré dont le rôle était d’atténuer le choc et d’absorber, du moins en partie, l’énergie cinétique d’un coup (la maille ou la plaque étant censée, elle, neutraliser le pouvoir de coupe et de pénétration). Cette protection était souvent recouverte et apparaît donc rarement dans les enluminures. Si on n’en a retrouvé aucun exemplaire, il devait néanmoins être présent car c’était un équipement de base pour le combattant.
En ce qui concerne les armes, on sait peu de choses. D’après les chroniques, on sait que les Danois disposaient d’arbalétriers et il est possible qu’il y ait eu des archers de part et d’autres. Quoiqu’il en soit, ces armes ont été massivement employées si l’on en croit les nombreuses traces de blessures occasionnées par ce type d’arme ainsi que les nombreux fers de trait retrouvés.
Concernant les armes de mêlées, il faut d’abord remarquer que, si cette époque est charnière pour les armures, elle l’est aussi pour les armes.
Ainsi, l’usage des plates se démocratisant, les épées voient leurs pointes s’effiler et se renforcer, permettant de pratiquer l’estoc contre des adversaires de moins en moins vulnérables aux coups de tailles. Mais qu’elles aient été archaïques ou plus modernes, les épées furent sans doute les armes les plus présentes sur le champ de bataille.
Les haches ont également dû être utilisées, notamment celles connues sous le nom de « haches danoises » (à long manche et large fer, elles se maniaient à deux mains). Les armes contondantes (masses d’armes, marteaux de guerre) étaient aussi probablement présentes, même si elles ont laissées moins de traces.
Quant aux armes d’hast, rares sont les batailles médiévales où elles n’ont pas eu leurs places. La lance par exemple, a toujours été une arme populaire car bon marché et très efficace, à tel point qu’un ouvrage norvégien du milieu du xiiie siècle, le Speculum Regale estimait qu’« à la guerre, une lance vaut plus que deux épées1 ».
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Les découvertes que l’on vient de voir permirent de faire des rapprochements avec les sources déjà existantes, à commencer par les enluminures. Mais le spectre des représentations d’armes et d’armures dans les manuscrits à peintures est très large, allant du meilleur au pire. Et, bien qu’ils représentent une source documentaire non négligeable, la principale difficulté (du point de vue archéologique) a toujours été de savoir quel était le véritable degré de fiabilité des équipements représentés par l’artiste.
De plus, l’illustration n’a pas, dans l’immense majorité des cas, de valeur « documentaire » et il est souvent difficile de faire la part entre le figuratif, le symbolique et l’imaginaire. Dans certains cas, il est évident que l’auteur n’a jamais été en contact avec les éléments qu’il dépeint. Mais les armures de la bataille de Visby permirent de montrer que cela pouvait également être le contraire.
Deux manuscrits furent particulièrement précieux pour effectuer ces comparaisons.
Le premier contient La Romance d’Alexandre, et est aujourd’hui conservé à Oxford (Oxford, Bodleian Library, ms. 264). Ses enluminures furent exécutées entre 1338 et 1344. Il fut utilisé par Bengt Thordeman, l’auteur du rapport de fouille, pour son étude sur les armures de la bataille de Visby.
Ce manuscrit fut enluminé à une période charnière dans l’histoire de l’équipement et de l’armement médiéval, qui voit notamment le bassinet occuper une place prédominante, au dépend du heaume. Celui-ci est bien présent dans La Romance d’Alexandre mais le port du bassinet à la guerre prendra de plus en plus le pas sur celui du heaume.
Les personnages représentés sur les illustrations 4 et 5 sont dotés de cottes de plaques dont on distingue bien les alignements de rivets, fixant les plaques de métal sur le support. Une cotte d’arme pouvait être portée sur l’ensemble. Le camail de maille (coiffe de maille indépendante couvrant la tête et/ou tout ou partie des épaules, qui pouvait être attachée au bassinet, comme on le voit sur l’image 4 et 5). On distingue également très bien, sur le personnage de gauche (image 5), les attaches dans le dos de l’armure ainsi que les guiges (sangles) maintenant l’écu (notamment celle passant autour du cou). Un haubergeon était également porté sous l’armure (on le distingue au niveau de la taille).
On note l’absence de mézail (partie mobile du bassinet). Cependant, on peut en voir sur d’autres enluminures du même manuscrit, ainsi que d’autres types de casques (« chapels de fer » et heaumes). Cela relève probablement d’un choix artistique de l’auteur car, comme le disait Claude Gaier : « nous devons renoncer à parler de la visière appliquée sur l’ouverture faciale du bassinet. Si son usage ne fait pas de doute, l’art figuratif évite de le représenter ou même d’en suggérer la présence par celle des charnières.3 »
Les gantelets (illustration 5) sont très similaires à ceux découverts à la bataille de Visby. Par la suite, les gants de plaques tendront vers un plus petit nombre de pièces, ils perdront en souplesse ce qu’ils gagneront en solidité.
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26Le second manuscrit, qui contient L’Histoire Romaine (aujourd’hui sous la cote Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, 0777), est à peine plus tardif (vers 1370). Ignoré par B. Thordeman4, le rapprochement entre les armures de la bataille de Visby et ce manuscrit n’avait jusqu’alors jamais été fait.
L’illustration 6 présente une reconstitution d’un modèle mis au jour en fouille. Celui-ci est très proche de ceux dépeints sur les enluminures de L’Histoire Romaine (illustrations 7 et 8). Elles ont un intérêt tout particulier car elles nous montrent le dos des cottes de plaques dont sont équipés les combattants (piétons et cavaliers). Or, cette partie de l’armure est rarement représentée.
La configuration, les fixations et l’aspect général soutiennent ici la comparaison avec les découvertes archéologiques.
Sous l’armure, on distingue le haubert, complément indispensable. Les soldats disposent également de gantelets et sont coiffés de « chapels de fer ».
Nul doute qu’il existe d’autres manuscrits pouvant permettre le même type de rapprochement.
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Après avoir abordé le côté matériel, nous allons maintenant nous intéresser brièvement au côté humain, en examinant les blessures reçues par les combattants.
Mais avant de faire un survol des stigmates du combat médiéval, il faut garder à l’esprit que seules les blessures les plus profondes, celles laissant une empreinte sur l’os, nous sont parvenues. Il est difficile de savoir, par exemple, quelle pouvait être la proportion des blessures dont on a perdu la trace.
Malgré tout, voilà ce qu’il est possible de dire. On distingue trois catégories de traumas : ceux produits par des armes tranchantes, perforantes ou contondantes.
La première, celle des armes tranchantes, est la plus fréquente à la bataille de Visby avec 456 cas de blessures répertoriés. Elles vont de l’entaille légère à la section complète de l’os. En règle générale, elles sont assez simples à identifier car elles laissent des marques caractéristiques.
Les blessures par armes perforantes sont également faciles à identifier même si, quelquefois, il est difficile de dire par quel type d’arme elles ont été produites : un trou dans un crâne peut avoir été fait par la pointe d’une arme d’hast, d’une épée, ou d’un fer de trait.
Les blessures par armes contondantes sont quant à elles difficiles à identifier et seules quatre blessures de ce type purent être identifiées de manière évidente.
Une même arme pouvait infliger différents types de blessures : tranchante et perforante (voire même contondante) pour une épée, perforante et contondante pour un marteau d’arme, etc.
À la guerre, plus l’arme était versatile, plus elle était efficace.
Lors d’un combat de mêlée, la première tâche était de rester en vie, la deuxième était de frapper dès que l’occasion se présentait. Toutes les parties du corps étaient susceptibles d’être touchées.
La tête était souvent la cible prioritaire mais c’était aussi une des mieux protégées, on n’hésitait donc pas à frapper les mains, les bras, les jambes ou tout autre partie à sa portée.
Ainsi, à la bataille de Visby, 15 % seulement des blessures répertoriées affectent les bras. L’usage de bouclier y est peut-être pour quelque chose.
Les jambes furent par contre une cible de choix, et particulièrement le tibia. On remarque aussi que le tibia gauche était plus souvent touché que le droit, ce qui est cohérent avec une situation de mêlée : lors d’une attaque, un combattant droitier avancera le plus souvent sa jambe gauche en premier, elle sera donc la plus exposée. Dans huit cas, le tibia fut sectionné en un coup.
Le fémur est le deuxième os de la jambe le plus touché. Quarante empreintes furent relevées sur des fémurs, dont treize cas où l’os est partiellement entamé et un cas où il est sectionné en une fois, ce qui laisse songeur quant à la violence du coup… !
D’autres cas spectaculaires furent relevés concernant les membres inférieurs. Ainsi à la bataille de Visby, on a retrouvé un individu dont la jambe droite fut tranchée nette juste au-dessus du pied et un autre qui avait pour sa part perdu les deux jambes, sectionnées à mi-tibia par un seul coup.
Concernant les traumas crâniens, près de la moitié des coups touchent l’os pariétal (illustration 9), et ce deux fois plus souvent à gauche qu’à droite, ce qui, là encore, est cohérent avec un affrontement de type face à face. En deuxième position viennent les coups à l’os frontal puis ceux touchant la partie occipitale du crâne, indiquant que la victime tournait alors le dos à son agresseur. Sur 241 blessures, 59 sont mixtes, alliant coupures et blessures par projectiles.
D’une manière générale, les blessures à la face sont rares. 4 cas de nez tranchés furent relevés ainsi que 15 blessures à la mâchoire inférieure (dont 9 ont tranchés la mandibule).
Parmi les traumas les plus impressionnants à la bataille de Visby, on peut également citer plusieurs crânes dont le camail a été endommagé (« cut to pieces » pour reprendre l’expression employée par Thordeman5) et où le coup a pénétré l’os.
Il semble donc que de tels coups pouvaient endommager une cotte de maille, ce que certains chroniqueurs, comme Jean d’Outremeuse (contemporain de la bataille de Visby), avaient déjà signalés : « Il luy desmailhat sa brongne et le navrat en costeit…6 »
D’une manière générale, le côté gauche est plus souvent touché que le droit. En fait, même si, dans un face à face entre deux droitiers, les coups portés à la gauche de l’adversaire viendront plus naturellement, ils ne sont en aucun cas limités à ce côté. Les revers étaient également très efficaces, surtout avec une épée à double tranchant.
Dans les trois-quarts des cas, les coups sont portés obliquement du dessus (notamment ceux concernant le crâne). Viennent ensuite les coups verticaux. Les coups horizontaux et les coups ascendants sont rares. Les premiers sont difficiles à placer en mêlée si des compagnons sont à vos côtés et le mouvement demandant beaucoup de place pour être exécuté.
Quant aux coups ascendants, ils sont plus techniques et difficiles à placer, surtout si l’on considère que le sol d’un champ de bataille s’encombre de corps et de divers objets dans les premières minutes du combat et qui sont autant d’obstacles potentiels pour un combattant effectuant un tel mouvement.
Les coups d’estoc devaient également être nombreux à la bataille de Visby car ils présentent le meilleur compromis entre efficacité et mise en danger : c’est en effet un des premiers principes de toute escrime, qui, pour reprendre le mot de Molière, est « l’art de donner sans jamais recevoir. »
Rapides à effectuer, difficiles à parer, ils sont également moins susceptibles de laisser des traces sur un os. Enfin, un combattant intégré dans une ligne ne peut faire que deux mouvements de manière efficace : une attaque verticale de haut en bas ou un estoc. À ce propos, Gilles de Rome écrivait à la fin du xiiie siècle « qu’il vaut mieux en bataille ferir d’estoc que de trenche7. »
On a vu que les projectiles avaient joués un grand rôle dans cette bataille, au vu du nombre de blessures occasionnées par les traits. Quelques cas de crânes ayant chacun cinq, six ou même sept blessures par projectiles furent retrouvés.
On estime que près de 10 % des combattants furent mis hors de combat par un trait à la tête. Une forte proportion donc, sachant que la tête est souvent bien protégée face à un tir (camail, casque, bouclier) et qu’elle représente une cible difficile à atteindre. Les effets de tels tirs sur des troupes inexpérimentées a sans doute joué un rôle décisif dans le déroulement de la bataille. On sait que le moral tient une part extrêmement importante lors de ce type d’affrontement et que celui-ci est d’autant plus élevé que les troupes sont aguerries.
Végèce écrivait au sujet de la bataille rangée qu’en elle « triomphent l’habileté que donne l’expérience, la connaissance de la guerre.8 »
Que quelques sections des batailles danoises aient été désorganisées ou prises de paniques suite à ces tirs, et c’en était fini. Car, comme devait le savoir les soldats danois, la panique est souvent la première cause de la défaite. Elle se transmet rapidement et il est, sur le moment, impossible de récupérer ses troupes, surtout si elles sont inexpérimentées. C’est alors la curée, la cavalerie peut rattraper les fuyards pendant que les hommes à pieds réduisent les derniers foyers de résistance.
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**
On le voit, l’étude des champs de batailles et de leurs charniers pourrait apporter énormément à l’étude de l’art de la guerre au Moyen Âge.
De même, une recherche et une exploitation systématique des fonds iconographiques feraient sans aucun doute ressurgir des éléments concernant non seulement la guerre mais également la phase qui la précède : son apprentissage par le biais du duel (escrime civile), des joutes et de diverses pratiques dédiées que laisse déjà apparaître certains manuscrits.
À cet égard, le manuscrit 264 de la Bodleian Library a encore beaucoup de choses à dire mais cela fera peut être l’objet d’une publication ultérieure…
Il est très dommage en tout cas que cette discipline, très développée chez nos confrères Anglo-Saxons (et connue sous le nom de « battlefield archaeology »), ne connaisse pas le même engouement en France. Pays qui ne manque pourtant pas de potentiel.
Enfin, je tenais à remercier vivement Questes. Plus particulièrement Julien Abed et Léonard Dauphant, pour m’avoir donné l’opportunité de contribuer à cette publication.
1 Voir Ada Bruhn Hoffmeyer, « Middelalderens Tveaeggede Svaerd », Københaven, Udgivet Af Tøjhusmuseet, 1954.
2 Berg Thordeman, Bengt THORDEMAN, Armour from the Battle of Wisby, 1361, Hardcover, Chivalry Bookshelf, 2001, p. 211 sqq.
3 Voir Claude Gaier, « L’évolution et l’usage de l’armement personnel défensif au pays de Liège du xiie au xive », dans Armes et combats dans l’univers médiéval, tome I, De Boeck Université, coll. Bibliothèque du Moyen Âge, 2004, ici p. 140.
4 Berg Thordeman, Armour, op. cit.
5 Ibid., p. 165.
6 Voir Claude Gaier, Armes et combats dans l’univers médiéval, op. cit., p. 361.
7 Cité dans Christiane Raynaud, Images et pouvoirs au Moyen Âge, Paris, Le Léopard d’Or, 1993, p. 180.
8 Cité dans Végèce, Traité de l’art militaire, Paris, J. Corréard, traduction de Victor Develay, 1859, p. 152.
Titre | Bible de Maciejowski (ill.1) |
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Légende | New York, Pierpont Morgan Library, MS. M. 638, f° 35 r° |
Crédits | New York, Pierpont Morgan Library |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 176k |
Titre | Edouard III comptant les morts après la bataille de Crécy (ill.2) |
Légende | Chroniques de Froissart, La Haye, Koninklijke Bibliotheek, KB 72 A 25, f° 144 r° |
Crédits | La Haye, Koninklijke Bibliotheek |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 284k |
Titre | Reconstitution d’une armure (ill.3) |
Crédits | Bengt THORDEMAN, Armour from the Battle of Wisby, 1361, Hardcover, Chivalry Bookshelf, 2001, p. 219. |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 136k |
Titre | Hommes d’armes, détail (ill.4) |
Légende | La Romance d’Alexandre, Oxford, Bodleian Library, ms. 264, f° 66 r° |
Crédits | Oxford, Bodleian Library |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 256k |
Titre | Hommes d’armes, détail (ill.5) |
Légende | La Romance d’Alexandre, Oxford, Bodleian Library, ms. 264, f° 58 r° |
Crédits | Oxford, Bodleian Library |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 72k |
Titre | Reconstitution d’une armure (ill.6) |
Crédits | Berg Thordeman, Armour from the Battle of Wisby, 1361, Hardcover, Chivalry Bookshelf, 2001,p. 222. |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-6.png |
Fichier | image/png, 21k |
Titre | Hommes d’armes, détails (ill.7) |
Légende | L’Histoire Romaine, Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 0777, f° 274 v° |
Crédits | Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 100k |
Titre | Hommes d’armes, détails (ill.8) |
Légende | L’Histoire Romaine, Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, ms. 0777, f° 119 v° |
Crédits | Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 100k |
Titre | Les os du crâne (ill.9) |
URL | http://questes.revues.org/docannexe/image/397/img-9.jpg |
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Renaud Figueres, « Sur les traces de la bataille de Visby », Questes, 14 | 2008, 22-37.
Renaud Figueres, « Sur les traces de la bataille de Visby », Questes [En ligne], 14 | 2008, mis en ligne le 01 janvier 2014, consulté le 08 juin 2017. URL : http://questes.revues.org/397 ; DOI : 10.4000/questes.397
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]]>Materiel medieval occasion: LeBonEcu vous permet de publier gratuitement vos annonces de matériel medieval occasion ou de reconstitution historique, peu importe la période.
Que ce soit du matériel à vendre, à donner ou échanger, Lebonecu est disponible également pour la Belgique, la Suisse et le Luxembourg.
Retrouvez les petites annonces de particuliers mais aussi de professionnels d’armes ou armures, des matériaux, des artefacts neufs ou d’occasion.
En tant que vendeur vous bénéficiez d’un profil personnel pour gérer vos annonces. Une fois créé vous avez accès aux formulaires de contacts des vendeurs.
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Vous disposez un espace profil public, tout comme une mini-boutique. Vous trouverez sur notre plateforme des matériaux comme du lin, du cuir, ou de la laine; consultez et trouvez la bonne affaire parmi des centaines d’annonces.
Sur LeBonEcu vous trouverez 7 Grandes Périodes Historiques mais également une section réservée aux Sports Historiques, et une section Prestations et Services.
Le Moyen-Age est évidement la période la mieux représentée et la plus fournie en terme d’annonces. Cela est dû aux différences entre réseaux de reconstituteurs historiques et le bouche à oreille. D’autres périodes disposent déjà de lieux d’échanges ou de vente de matériel.
Ces catégories se déclinent ensuite en sous-catégorie; alimentation, accessoires, Mobilier mais aussi des tentes et divers matériel de campement… Vous êtes autorisé à publier une seule annonce concernant un article et dans une seule sous-catégorie.
Pour en savoir plus reportez-vous aussi à notre espace Foire aux Questions.
Notre communauté vous propose régulièrement des améliorations et des nouveautés. Nous avons créé un blog puis un annuaire mais également une page Facebook.
N’hésitez pas à nous contacter afin de nous proposer vos idées. Cet espace est le votre, pour que vive et perdure notre passion mutuelle de l’Histoire Vivante.
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]]>L’article Louis XVII – Qui était l’enfant du Temple, mort le 8 juin 1795 ? est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>Louis XVII : Le 13 août 1792, un petit garçon de sept ans, prénommé Louis-Charles, monte l’escalier de la grosse tour de l’enclos du Temple – qui appartenait au Xe siècle, aux Templiers.
Il suit ses parents Louis XVI, roi de France, et sa mère la reine Marie-Antoinette, ainsi que sa soeur Marie-Thérèse, et sa tante, Madame Élisabeth. Ils y sont prisonniers. L’enfant, devenu roi de droit sous le nom de Louis XVII, le 21 janvier 1793, après l’exécution de son père, est séparé de sa famille le 3 juillet 1793 au soir.
Sans quitter la tour-prison du Temple, il est confié au cordonnier Antoine Simon, chargé de républicaniser le petit citoyen Louis-Charles Capet. Loin du monstre parfois décrit, Simon aidé de sa femme s’attache à l’enfant, le distrait et tente de l’instruire. Est-ce parce qu’il montre trop d’intérêt pour le jeune Louis XVII qu’il est guillotiné en 1794 ? On l’ignore. Louis-Charles est alors logé sous la surveillance de quatre commissaires dans une petite pièce sombre et humide où sa santé se dégrade rapidement – il souffre de tuberculose osseuse. Le lundi 8 juin 1795, vers trois heures de l’après-midi, il rend le dernier soupir dans les bras de l’un des commissaires qui se relaient à son chevet : Lasnes.
Après la mort de Louis-Charles, le bruit court qu’une substitution ayant eu lieu – peut-être avec la complicité de Simon, ce qui expliquerait son exécution – le jeune roi serait toujours vivant. Plus de trente Louis XVII se feront ainsi connaître au XIXe siècle, dont le fameux Nauendorff, pseudonyme d’un certain Luis Capeto, nom fantaisiste de circonstance, horloger, marié aux Açores
en 1803. Il semble cependant que Louis XVII, que ses surveillants vigilants n’ont jamais quitté d’un oeil – on venait chaque jour trois fois vérifier s’il était bien dans sa chambre, et si c’était bien lui… – est bien mort le 8 juin 1795 au Temple.
Le 19 avril 2000, le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, successeur des rois de France, annonçait à la presse que les analyses génétiques effectuées sur quelques fragments de coeur confirmaient que l’enfant de dix ans mort à la prison du Temple en 1795 était bien le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Dans les journaux, cette nouvelle fut lue par certains comme la dernière page d’un beau roman qu’ils s’étaient bâti, avec, cependant, une autre fin… Le coeur du dauphin Louis XVII a été transféré dans la basilique Saint-Denis le 8 juin 2004.
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Grâce à l’ADN, l’un des plus grands mystères de l’Histoire, l’un des plus polémiques aussi, est peut-être en train de s’éclaircir. Le mythe de Karl-Wilhelm Naundorff, mort en Hollande en 1845, qui prétendait être Louis XVII, le fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI emprisonné à l’âge de 7 ans au Temple et décédé officiellement en 1795, est relancé par une nouvelle révélation.
Alors que des études ADN commandées par les Bourbons il y a une quinzaine d’années – pour en finir avec ce fantasme historique et cet «imposteur» – avaient «définitivement» attesté que Naundorff n’était pas Louis XVII, de nouvelles analyses démontreraient que son descendant direct est bien un Bourbon.
Cette découverte inédite revient au Pr Gérard Lucotte, généticien et anthropologue, et à l’historien Bruno Roy-Henry, à l’initiative de cette enquête dans les profondeurs moléculaires. C’est le descendant mâle de la branche aînée de Naundorff, un libraire de 40 ans vivant en France, qui a soumis ses gènes au microscope du Pr Lucotte. Il s’agit d’Hugues de Bourbon – la lignée des Naundorff porte le nom des Bourbons par «une courtoisie de la cour de Hollande», explique un historien, légalisée par plusieurs jugements de la justice française mais toujours très contestée par les Bourbons. Il est le fils de Charles Louis Edmond de Bourbon, descendant très médiatique de Naundorff, décédé en 2008, que beaucoup de gens appelaient «Monseigneur» en soulignant sa ressemblance criante avec Henri IV. (Le Figaro)
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]]>L’article Le Plan Histo – Plans de meubles et d’objets historiques [Interview] est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>Nom de l’activité Le Plan Histo
Activité Réalisation de plan de meuble et d’objet historique
Date de création de l’activité 1 septembre 2015
Notre site vend des plans de meubles ou d’objets historiques, du néolithique jusqu’au 19ème siècle et de tous pays. L’idée du site nous est venue un soir, sur le balcon de mon frère (collaborateur d’architecte). Nous parlions de reconstitution médiévale quand j’évoquai : “Le plus difficile pour nous (les reconstituteurs) c’est de trouver des plans pour notre mobilier” Banco!! Le projet est né comme cela.
Le plus difficile pour nous (les reconstituteurs) c’est de trouver des plans pour notre mobilier
Nous essayons de faire 3 plans par semaine au minimum afin d’enrichir le site internet. Tous les nouveaux produits sont diffusés sur notre page Facebook. Nous passons énormément de temps à faire des recherches sur tel ou tel objet afin d’avoir les meilleures vues possibles ainsi que les cotes dudit objet, évidemment tout est basé sur des sources historiques tirées de musées, de ventes aux enchères ou de livres.
Notre priorité est de se faire connaître, pour l’instant nous n’avons pas d’entité, nous travaillons bénévolement, les ventes que nous faisons ne nous permettent pas encore de rembourser nos frais de fonctionnement.
L’objectif est de devenir la plus grosse base de données de plans historiques, pour plusieurs raisons : la première est que la connaissance doit être accessible à tous. La seconde est de revoir des objets oubliés ou disparus. La dernière raison est de faire les plans avant qu’ils ne disparaissent dans les sous sols des musées, chez un particulier après une vente aux enchères ou avant qu’ils ne soient détruits par les révolutions, les régimes totalitaires.
la connaissance doit être accessible à tous
La force de notre site est que nous sommes les seuls au monde à faire cela.
Il y a bien quelques sites web qui offrent des plans gratuits. Mais aucun qui regroupe toutes les époques et tous les pays. Nous travaillons beaucoup le visuel afin que les plans soient le plus compréhensible pour tous.
Le plus compliqué est de trouver du mobilier ou des objets avec des sources fiables. Une fois les recherches effectuées, nous nous déplaçons parfois directement sur site pour faire un dossier photos avec la meilleure résolution possible et bien sûr effectuer quelques mesures.
Les musées, les salles des ventes sont nos premières ressources.
Depuis 30 ans la reconstitution historique de toute époque ne fait que se développer.
Nous faisons de la reconstitution depuis 20 ans et nous avons observé :
– 3 types de publics : les puristes (les véritables “bout de feu”), les évocateurs, ceux qui tendent vers une certaine historicité et les reconstituteurs occasionnels que nous avons tous été au départ.
– 2 types d’événements : le rassemblement, qui fait appel à des personnes qui veulent reconstituer à la perfection une époque donnée. Ou, par exemple, la fête médiévale qui regroupe la plupart du temps des reconstituteurs occasionnels qui, par manque de connaissances, véhiculent des images d’Epinal, voire des images faussées.
– 1 type de matériel : pourquoi 1 type de matériel ? Parce que l’on se copie tous les un les autres en pensant que le copain qui a fait tel ou tel objet l’a forcement tiré d’une source histo alors que pas du tout, il sait inspiré lui-même d’un autre pote… Je vous laisse imaginer au bout de trente ans les aberrations historiques que cela peut représenter. On a tous commencé avec du matériel approximatif.
Un dernier mot?
Nous sommes aussi là pour aider les professionnels à leur faire gagner du temps, un artisan passe des dizaines d’heures pour faire ses études préliminaire pour fabriquer son plan.
Le plan histo apporte une aide précieuse pour faire gagner du temps car nous ne faisons aucun distinction de prix entre le particulier et le professionnel, les plans réalisés pour les professionnels sont systématiquement mis sur notre site internet. En créant LE PLAN HISTO, nous apportons une petite pierre à l’édifice.
En effet, notre site permet de pouvoir se constituer un ensemble mobilier cohérent. Dans la mesure où chacun des plans est sourcé, cela permettra même aux plus pointus d’entre nous d”éviter de se retrouver parfois avec des meubles de différentes époques ou, pire, des meubles sans aucune source historique. A bientôt sur Leplanhisto.com
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]]>L’article Méditerranée en lutte entre Chrétienté et Islam (VIIe-XVe s.) est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>Jusqu’au début du VIIIe siècle, la sphère d’intérêt musulmane ne dépassait pas les rivages siciliens. Après 700, cette sphère d’intérêt s’étend à la Sardaigne. Les Musulmans s’opposent ici à la force concurrente byzantine. En 734, la flotte byzantine est vaincue en cherchant à s’opposer à une expédition sarrasine contre la Sicile. Le Maghreb musulman fait ainsi figure de puissance maritime en Méditerranée dès l’époque des califes omeyyades.
Mais la seconde moitié du VIIIe siècle et le premier tiers du IXe voient le ralentissement puis l’arrêt de cette première phase d’activité. En effet, les Musulmans doivent faire face, sur le front terrestre, aux berbères Kharidjites dans le Nord de l’Afrique. Ils ne peuvent donc pas parallèlement assurer une activité développée sur mer. Ceci permet donc à la flotte byzantine de reprendre la maîtrise de la mer, capturant les navires marchands musulmans et écument à leur tour les côtes africaines (pratique byzantine de la course). La construction de ribât (forteresses), comme sur la côte tunisienne à Monastir en 796, répond à une nécessité d’assurer la protection des populations littorales contre la course byzantine.
Monastir Ribat
La conquête de la Sicile par l’émir aghlâbide Ziyâdat Allâh Ier lança en 827, marque au contraire le début d’une période d’un siècle et demi de suprématie navale sarrasine en Méditerranée occidentale. Le milieu du IXe siècle est l’époque des grandes razzias annuelles contre la péninsule italienne : Saint-Pierre de Rome même n’échappe pas à leurs assauts et à leurs profanations (846). Les rivages déserts de Corse et de Sardaigne, ainsi que l’archipel maltais, fournissent à certains de ces corsaires des refuges permanents qu’ils devaient conserver plus de deux siècles.
La fondation du califat fatimide au Maghreb accentua encore, au Xe siècle, l’intensité des attaques. Pour constituer et entretenir le trésor de guerre destiné à la conquête de l’Egypte, les califes comptaient particulièrement sur le produit des raids de pillage organisés le long des côtes chrétiennes par des particuliers aussi bien que par l’Etat, mais qui tous étaient taxés au dixième de la valeur des prises et du butin. La forteresse royale créée à Mahdiya vers 915 autour d’un port militaire fut à l’origine de nombreuses expéditions où se développa l’instrument conçu et préparé pour la conquête de l’Orient. L’anarchie féodale qui consumait l’Europe interdisait toute riposte sérieuse et permettait à des colonies militaires d’occuper durablement des points d’appui dans les régions montagneuses des Maures, de l’Esterel ou de la Calabre. La Méditerranée occidentale devint alors un lac musulman.
Divers facteurs firent évoluer cette situation avant la fin du Xe siècle et réduisirent peu à peu cette suprématie. La conquête de l’Egypte par les Fatimides fut suivie par leur installation au Caire (973) et mit un terme à une phase rayonnante de l’histoire du Maghreb. En Europe, au contraire, l’éveil des villes commerçantes italiennes redonnait aux chrétiens des vaisseaux et des marins. L’entente des Pisans et des Liguriens permettait rapidement l’expulsion des Maures de Corse. Et les Byzantins demeuraient toujours dangereux pour la Calabre et la Sicile. Vers le milieu du XIe siècle, ils tentaient de se réinstaller à Malte, où les Arabes devaient émanciper leurs esclaves chrétiens pour s’en faire contre eux de nécessaires alliés. Egalement, c’est à cette époque que commença l’intervention massive des Normands en Méditerranée, au moment même où l’invasion hilâlienne provoquait la désagrégation du royaume ziride (ancien vassal des Fatimides), et donc un certain affaiblissement de l’Islam maghrébin.
La conquête normande de la Sicile par Roger Ier entre 1052 et 1091 permit aux Normands d’accroître leur puissance maritime et de s’assurer en 1090 la possession de l’archipel maltais. Malgré tout, la piraterie musulmane continuait à se développer. Au Maghreb central, les Hammâdides avaient fondé en 1060, en-Naçiriya, la future Bougie, qui devint rapidement un centre maritime important.
Mais en 1087, une confédération constituée sous les auspices du pape Victor 111, et où Pisans et Génois jouaient les premiers rôles, réunit contre le port de Mahdiya une flotte de 300 navires qui força l’entrée du port, et mit la ville à sac. En 1136, une attaque des Génois toucha également la ville d’en-Naçiriya (Bougie).
En outre, la création, à partir du début du XIIe siècle, d’une thalassocratie normande dans les mers de Sicile inaugurait une ère de maîtrise européenne de la mer Méditerranée qui allait s’étendre sur plus de deux cent cinquante ans, et dont la première conséquence fut l’ouverture de la Méditerranée aux flottes des croisades. A partir de 1135, une série d’expéditions conduites par le grand amiral Georges d’Antioche donna à Roger II de Sicile le contrôle de la plupart des centres maritimes de la côte africaine : Djerba pillée dès 1135, Kerkennah ravagée en 1145, Tripoli attaquée en 1143, Sfax emportée en 1143, ainsi que Gabès et Sousse… Partout, la lutte contre la piraterie était invoquée comme prétexte aux interventions normandes. Et la chute de Mahdiya (1148) se produisit ainsi avant même que se fût totalement refermé l’étau qui se resserrait autour d’elle. Maître de toutes les villes de la côte à l’exception de Tunis, Roger II prit le titre de roi d’Ifriqiya.
Moins de dix ans après l’établissement de la domination normande, les villes tunisiennes se révoltèrent et l’Almohade ‘Abd el-Moûmin rendit Mahdiya à l’Islam (1159). Mais la maîtrise chrétienne de la mer Méditerranée n’en fut pas affectée et laissa les côtes maghrébines à la merci des Européens. Quand bon leur semblait, ceux-ci pouvaient renouveler leurs expéditions : Mahdiya retomba momentanément en 1180 entre les mains siciliennes ; les Hafçides payèrent presque constamment tribut aux Normands, aux Hohenstaufen, puis aux Angevins de Naples, pour acheter la paix à leurs pirates ; rien ne vint entraver sur mer la croisade tunisienne de Saint Louis (1270), etc. Aux XIVe et XVe siècles, on assista à une recrudescence de la course musulmane, en partie à l’origine d’une nouvelle expédition chrétienne, franco-génoise cette fois, contre Mahdiya (1390). De même, le sac de Torreblanca par les musulmans barbaresques, en 1397, entraîna l’attaque de Dellys (1398) puis de Bône (1399) par les flottes réunies de Valence et de Majorque. Des razzias ou des incursions à Malte (en 1385, 1412, 1422, 1423) sont également suivies d’actions de la flotte d’Alphonse V d’Aragon contre les Kerkennah (1424) ou contre Djerba (1432).
La fin du Moyen-Age, à partir du XVe siècle, vit l’intervention massive en Méditerranée de flottes ibériques chrétiennes, en relation avec le phénomène de la Reconquista en plein aboutissement. On trouve alors des corsaires dans chaque camp, aussi bien chrétiens que musulmans barbaresques.
Source : Jean MONLAU, Les Etats Barbaresques, PUF Que sais-je, 1973
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]]>L’article Marty McFly ne sera pas présent le 21 octobre 2015 – Trouvaille archéologique majeure !!! est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>Californie – Hill Valley: Les archéologues ont fait une importante découverte ce matin, aussi incroyable que cela puisse paraître. Tous les scientifiques s’accordent à reconnaître une DeLorean DMC-12 s’apparentant fortement à celle appartenant au Docteur Emmett Brown.
Des analyses sont encore en cours, mais le Carbone 14 ne permet pas de donner de résultats concluants… Les spéculations vont bon train: une erreur de programmation aurait elle été à l’origine de cette catastrophe ? Nom de Zeus… Une faille dans le tissu du continuum espace temps ?
Quoiqu’il en soit, d’après les premiers experts, il s’agirait d’une trouvaille datant d’au moins 100 ans avant Jésus Christ.
Les archéologues ont découvert une chemise blanche et noire, des morceaux de tissu jaune provenant certainement d’une longue veste, mais également un masque en latex…
Les milliers de fans qui s’étaient rassemblés en attendant Marty McFly à 16h29 sont dépités… La Police Californienne rapporterait même 4 cas de suicides.
Pour les nostalgiques rendez-vous sur youtube 😉
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]]>L’article La piraterie en Méditerranée du 12ème au 1er siècle av. J.-C. est apparu en premier sur LEBONECU Petites Annonces Historiques.
]]>La Méditerranée était alors dominée par plusieurs peuples pratiquant la piraterie : les Tyrrhéniens et les Illyriens, dont les ports étaient établis sur les côtes dalmates et protégés entre les îlots rocheux nombreux en cet endroit. Les Illyriens, particulièrement, disposaient de navires à rame et à voile rapides, effilés, pontés, les liburnes. Par la suite, c’est le peuple des Ciciliens qui, dès le 12ème siècle av. J.-C., devint maître de la piraterie méditerranéenne. La capitale pirate de Cilicie, entre l’Anatolie et la Syrie, était la cité de Coracesium (aujourd’hui Alanya), également protégée par des chapelets d’îles.
Les succès des pirates antiques étaient dus à la rapidité de leurs vaisseaux et à la (mauvaise) surprise de leurs attaques. Egalement, les pirates devaient leur succès à un important réseau d’espionnage qui les informait des mouvements des navires potentiellement abordables, de leur trajet, de leur cargaison…
Si on peut croire que ces pirates étaient des hors-la-loi, eux-mêmes ne se considéraient pas (et n’étaient pas considérés comme tels). En effet, aucune loi, aucune frontière n’avait été établie sur la Méditerranée. Les pirates antiques, durant les quelques siècles av. J.-C., disposaient d’un véritable prestige, quasiment inapprochables, indomptables, se réclamant de tel ou tel souverain. Certains souverains méditerranéens n’hésitèrent pas à faire alliance avec les pirates, faute de pouvoir les combattre de façon effective. En leur assurant une certaine protection, les souverains en retiraient une aide profitable. On peut citer l’exemple de Démétrios Poliorcète (général et monarque macédonien) lors de son attaque de Rhodes en 305 av. J.-C., ou encore de Philippe V de Macédoine (né en 238 av. J-C., mort en 179 av. J.-C.), allié à une flotte de pirates également contre Rhodes. Egalement, Chypre, l’Egypte et la Syrie établirent d’étroites alliances et de protection avec les pirates méditerranéens. Ces alliances, si elles permettaient aux souverains de bénéficier d’une force de frappe supplémentaire, n’empêchaient toutefois pas les pirates de s’en prendre aux navires de leurs alliés. Les pirates s’en prenaient en toute impunité aux navires des grandes civilisations contrôlant la Méditerranée, comme les navires phéniciens, égyptiens, ou romains.
Il faut attendre le début du premier siècle av. J.-C. pour qu’une véritable intervention face aux pirates soit engagée, de la part des Romains. Dans un premier temps, cette intervention si fit indirectement : Rome demanda aux gouvernements chypriote, égyptien et syrien de cesser d’apporter protection et aide aux forces pirates. Puis, dès les années 80 av. J.-C., Rome lança la première attaque directe contre les pirates de Cilicie, dominant alors totalement la Méditerranée. La République romaine envoya en effet une flotte dirigée par le consul Publius Servilius Vatia Isauricus à Coracesium, capitale de la piraterie cilicienne. La cité fut attaquée et la forteresse du chef pirate Zénikétès fut réduite en cendres, victime de la force de Rome, cette dernière étant persuadée d’avoir vaincu la menace pirate. Mais ce n’était pas le cas, et l’attaque de Coracesium ne fit que développer encore plus la piraterie. En 72 av. J.-C., le chef pirate Héraclon lança une attaque surprise contre une flotte romaine postée à Syracuse (Sicile). Cette flotte romaine, dont la mission était de pourchasser les derniers pirates, fut anéantie par ceux qu’elle devait éradiquer. Egalement, les forces pirates attaquèrent les forces romaines en Crête, ainsi qu’en Italie (dans la baie de Naples, et également à Ostie, port de Rome).
Le prestige des pirates se renforce alors, à tel point que le Roi du Pont Mithridate VI Eupator, régnant sur le sud de la Mer Noire, fit appel à eux contre les Romains. Longtemps, Rome fut tenue en échec, jusqu’à ce que tous les pouvoirs soient donnés par le Sénat à Pompée (Loi Gabinia, 67 av. J.-C.) afin d’éradiquer les pirates de la Méditerranée, définitivement. Pour cela, Pompée prit le commandement de vingt légions, soit 120 000 soldats et 500 navires, dont certains appartiennent aux cités alliées de Rome. Les ennemis pirates étant répartis sur toute la Méditerranée, Pompée décida de diviser ses forces en treize escadres, chacune de ces escadres étant affectée à un secteur de la Méditerranée et devant patrouiller d’Ouest en Est, alors que les sorties de la Méditerranée sont verrouillées. Ainsi, les forces pirates se retrouvent bloquées de toutes part, pris en étau sur leur propre terrain par les forces romaines. Deux possibilités s’offrent alors aux pirates : soit attaquer en mer sans avoir aucune chance de s’en tirer, soit débarquer sur la terre ferme et se retrouver à la merci des forces terrestres romaines. Le seul véritable espoir serait d’atteindre les refuges pirates de la Méditerranée Orientale, au cœur de détroits et d’archipels nombreux. Une partie des pirates parvient effectivement à se regrouper autour de Coracesium. Mais dès lors, plus efficaces sur mer, les pirates sont bloqués sur terre et sont beaucoup moins efficaces contre les forces terrestres romaines qui ravagent Coracesium et font de nombreux prisonniers et de nombreux morts parmi les pirates.
Au total, suite à la campagne de Pompée qui dura seulement trois mois, on estime (sans grande conviction toutefois) que 1300 navires pirates ont été coulés, 400 ont été pris ; 10 000 pirates ont été tués et 20 000 furent faits prisonniers.
La Méditerranée était désormais officiellement romaine.
Mais la piraterie, si elle était considérablement affaiblie, n’en était pas pour autant totalement définitivement éradiquée. En effet, peu après la mort de Pompée en 48 av. J.-C., réapparaît une force pirate menaçante, dirigée selon les rumeur par le fantôme de Pompée. En réalité, le chef de cette force pirate était Sextus Pompée, le fils du triumvir. Sextus Pompée avait reforgé une puissance pirate afin de combattre l’ennemi juré de son père, Jules César.
Après la mort de Jules César en mars 44 av. J.-C., Octave et Antoine devinrent triumvirs. Ils cherchèrent à leur tour à s’opposer à la menace pirate, toujours grandissante sous l’égide de Sextus Pompée, et qui entravait gravement le commerce romain. Mais ils furent entravés par la sympathie qu’éprouvait le peuple romain pour le pirate qui était le fils d’un grand homme, et par le peu d’interventions du Sénat. En 39 av. J.-C., les triumvirs décidèrent de négocier avec Sextus Pompée : le chef des pirates s’engagea à ne plus attaquer les navires de commerce, en échange de la cession de la Sicile, de la Sardaigne et de la Corse par les Romains. Ainsi, à travers ce traité, la piraterie était semble-t-il reconnue comme une véritable puissance. Mais ce traité ne fut qu’éphémère, et la flotte de Sextus Pompée fut défaite par la flotte romaine qui dut intervenir en 36 av. J.-C. au large de la Sicile, et les pirates furent contraints de se réfugier en Asie Mineure. Là-aussi, la menace pirate, si elle était affaiblie, subsistait néanmoins.
Source : Robert DE LA CROIX, Histoire de la Piraterie, L’Ancre de Marine, 1995
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